Les Assises départementales de l’Islam en France: Un accord de structuration en Loire -et-Cher
- Nawel THABET
- 24 décembre 2019
- Centre Val de Loire
- actualité
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Par Nawel Thabet/ Medianawplus
Le préfet du Loire -et-Cher Yves Rousset a déclaré dans une conférence de presse mercredi 18 décembre, à l’issue des Assises de l’Islam de France 2019, qu’un accord de structuration départementale a été établi entre l’État et les associations cultuelles du département Loir-et-Cher.
La rencontre avec une vingtaine d’associations cultuelles dans le Loir-et-Cher, qui représentent chacune des pratiques religieuses liées à un pays ou une région, a réuni plus de trente personnes, des responsables des associations cultuelles, des gens de la société civile sur les trois grands arrondissements du département Blois, Romorantin et Vendôme, précise le préfet.
Cette année, dans chaque arrondissement , des réunions ont eu lieu, et un certain nombre de sujets ont été évoqués, la structuration en premier lieu.
Une réunion le dernier dimanche de chaque mois
« On a des propositions qui ont été faites sur Romorantin, avec la volonté de se réunir le dernier dimanche de chaque mois pour se rencontrer et répondre à des problèmes qui concernent les différentes mosquées. », souligne Yves Rousset.
Il a ajouté » une structuration est en cours sur les deux autres arrondissements à Blois et à Vendôme et la préfecture aidera ces deux derniers, pour désigner un représentant ou un délégué. »
« Sur Blois et sur Vendôme, la discussion a été moins aboutie vu les problèmes qui ont été exposés: La sécurité des lieux de cultes, la question de l’abattage rituel, le voile et l’accompagnement des mamans voilées dans le cadre des sorties scolaires, la question générale de la discrimination concernant les stages des élèves du troisième à cause de leurs noms à résonance musulmane ou de leurs quartiers d’appartenance… ».
Pour le préfet cette question concerne quelques enfants, « Mais en réalité le problème se pose uniquement pour les enfants dont les parents ne disposent pas de réseau au niveau des entreprises … Malheureusement ils le vivent comme une discrimination » explique le préfet.
« L’idée étaient d’avoir une délégation départementale avec une assemblée générale qui se réuni pour répondre aux problèmes et essayer d’être d’accord en cherchant les solutions.
Par ailleurs les élus vont se réunir de leurs côté eux aussi au sein de la préfecture ou sous-préfectures pour parler de différentes questions tel que la cantine par exemple »
Les assises ont abordé également les mêmes thématiques connues, la discrimination dont peut faire l’objet la communauté musulmane ; La formation des imams et le financement des lieux de cultes; La maitrise du Français dés le plus jeune âge.
» On ne pouvait pas résoudre tous ces problèmes en deux heures de temps, dit le préfet, mais on a focaliser sur la structuration pour désigner des délégués et la préfecture aidera les deux autres arrondissements à Blois et Vendôme afin de trouver un analogue, pas forcement identique à celui de Romorantin. » conclu Yves Rousset.
De leurs côté, les trois rapporteurs des associations du culte musulman des trois arrondissements,présents à la conférence de presse, le représentant de la fédération islamique turque Milli Gorus, Mehmet Ceylan à Blois, le président de l’association cultuelle musulmane Vendômoise, Tahar Chabbi à Vendôme et le président de l’association cultuelle des marocains , Mohamed M’barek à Romorantin, estiment que le dialogue est très important et qu’ils se sentent pour la première fois entendus.
« Le CFCM ne pourra pas résoudre nos problèmes »
« Nous voulons résoudre ces problèmes pour nos jeunes qui sont Français en organisant des rencontres régulières avec les autorités locales, on est heureux aujourd’hui de participer a ces assises qui sont bénéfiques pour nous et nos enfants. »,exprime Tahar Chabbi.
Pour le président de l’association musulmane marocaine, » l’organisation de l’islam en France a échoué, cela fait quinze ans que ça dure, mais rien n’a été fait depuis tout ce temps devant l’absence d’une vrai représentation musulmane qui défend les intérêts des musulmans au niveau locale…Concernant la formation des imams ça viendra, mais pour le moment on n’a pas d’autre choix que demander l’aide du pays d’origine le Maroc pour nous envoyer des imams pendant le mois du ramadhan…Malheureusement on ne peux pas aller chercher ce dernier au niveau du pôle emploi. »
« On est face a un vrai danger devant l’absence du statut de l’imam, ce qui crée des problèmes comme c’est le cas à Blois. »
« On est obligé de structurer pour avoir une représentation départementale locale qui travaille avec l’État et les collectivités locales.Et le CFCM (Conseil Français du Culte Musulman), ne pourra pas résoudre nos problèmes qui concernant des associations locales »
À Blois Mehmet Ceylan, expose à son tour les problèmes de l’arrondissement en saluant cette initiative des assises » il nous faut un centre de formation pour les imams ici a Blois. »
« Nous envoyons nos jeunes étudier en Turquie, mais ils ne reviennent jamais vu les offres qui leurs sont proposées dans leurs pays d’origine «
Cet deuxième atelier d’échange s’inscrit, dans le cadre d’une concertation nationale.Il vise à permettre l’émergence d’interlocuteurs locaux portés par des acteurs de terrain, qui pourraient répondre à plusieurs besoins exprimés, tel que: Le dialogue sur des problématiques communes à l’ensemble des associations ; La création d’un espace d’échange et de proximité avec les autorités locales; L’identification d’un interlocuteur unique pour résoudre les problèmes.
3000 représentants du culte musulman réuni en 2018 à l’échelle nationale
Pour rappel, les assises territoriales de l’islam organisées en 2018 ont réuni plus de 3000 représentants du culte musulman à l’échelle nationale. Il s’agissait de recueillir les attentes et les propositions des acteurs locaux et de ceux qui s’y intéressent.
L’ensemble des contributions remontées a fait apparaître au niveau national une demande presque unanime de représentation départementale des acteurs du culte musulman, au plus proche des réalités du terrain.