
Assises du journalisme de Tours : la 18ème édition braque les projecteurs sur les faits divers
- Nawel THABET
- 11 mars 2025
- Centre Val de Loire, Vrai ou faux
- 18 ème édition des Assises du journalisme de Tours, Assises du Journalisme de Tours, EMI, Faits divers, slider
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La 18ème édition des Assises du Journalisme a ouvert ses portes ce mardi 11 mars, au palais des congrès de Tours, avec un programme riche et varié. Cette année les faits divers sont au cœur des débats. Si de nombreux sujets seront abordés, l’Éducation aux Médias et à l’Information (EMI) reste un thème, suscitant toujours un vif intérêt auprès des acteurs des médias et des professionnels.
Par Nawel Thabet / Medianawplus
Les faits divers au cœur de l’actualité. Cette édition des Assises du Journalisme 2025 met en lumière la place et le traitement des faits divers dans les médias. Des tables rondes et des ateliers aborderont les enjeux éthiques, les questions de déontologie et les responsabilités des journalistes face à ces événements souvent tragiques.
En parallèle, la structuration de l’EMI est l’une des principaux enjeux de cette édition, avec la mise en place d’un Certificat de Compétences Professionnelles (CCP) Interbranche « Eduquer aux médias et à l’information » pour les journalistes, délivrée par le CPNEF . Cette question a été au centre d’une table ronde réunissant des acteurs clés du secteur :
Serge BARBET, directeur du CLEMI (Centre de Liaison de l’Enseignement et des Médias d’Information), Elsa DA COSTA, Vice-présidente du Groupe 2 des États Généraux de l’Information, Etienne MILLIEN, directeur de l’Association pour l’Éducation aux Médias (APEM), Audrey RADONDY, intervenante Éducation aux Médias pour La Chance, pour la diversité dans les médias, Jean-Christophe THEOBALT, chargé de mission à la DG2TDC au sein du ministère de la Culture.La table ronde était animée par Camille LAFRANCE, directrice de Fake Off.
Malgré l’engouement, l’EMI peine encore à trouver sa place, confrontée à des défis tels que le manque de formation, le manque de moyens ou encore le manque de considération. Les États généraux de l’information 2024 ont dressé un bilan lucide de la situation.
Comme l’a souligné Serge Barbet (directeur du CLEMI) : « L’Éducation aux médias et à l’information (EMI) n’est pas enfermée dans l’enseignement moral et civique, c’est un enseignement transversal. L’EMI n’est pas une option à l’école, elle se retrouve dans beaucoup d’endroits dans le cursus scolaire. Le pluralisme et l’indépendance doivent primer quand on parle l’information. »
Jean-Christophe Theobalt (chargé de mission à la DG2TDC au sein du ministère de la Culture) a insisté sur la nécessité d’une approche globale : « Il faut de l’EMI tout au long de la vie et pas seulement dans le milieu scolaire. On pense qu’il y a beaucoup plus de problèmes à l’Éducation aux médias et à l’information, dans les publics adultes. »

Audrey Radondy (intervenante EMI pour La Chance) a quant à elle souligné la légitimité des journalistes dans ce domaine : « J’ai parfois l’impression qu’on s’excuse, nous les journalistes, de faire de l’EMI alors que ça fait sens. Ce n’est pas considéré comme du journalisme alors qu’on co-construit avec les élèves, on fait du terrain, on se questionne. Les revenus avec la carte de presse sont flous vis-à-vis de l’EMI. »
Vers une approche élargie et collective
Au terme des échanges, plusieurs points clés ont été soulignés. Il est essentiel de ne pas limiter l’EMI au seul cadre scolaire, mais de l’étendre à des publics plus âgés. De même, il est important d’impliquer non seulement les journalistes, mais aussi les professeurs et d’autres acteurs. Il faut également réaffirmer la légitimité des journalistes à pratiquer l’EMI et leur garantir l’accès à une formation complète sur les enjeux des médias et des nouveaux outils numériques.
La question des coupes budgétaires et de leurs conséquences sur l’EMI a également été abordée. Les participants ont insisté sur la nécessité de préserver le pluralisme et l’indépendance de l’EMI, et de continuer à travailler collectivement pour trouver et mettre en œuvre des solutions.
Les Assises du Journalisme de Tours s’annoncent donc comme un rendez-vous incontournable pour les professionnels des médias, les acteurs de l’EMI et tous ceux qui s’intéressent à l’avenir de l’information.