Le scénariste de Ratatouille porte Léonard de Vinci au cinéma

Après Leonardo réalisé en 2009, le scénariste américain oscarisé de Ratatouille, Jim Capobianco, revient avec Léo, un nouveau film d’animation qui sort en salle ce 31 janvier. En stop motion et co-réalisée par l’auteur français Pierre-Luc Granjon, cette nouvelle aventure, drôle, profonde et dynamique, plonge le grand public dans l’univers bouillonnant du plus insatiable génie de la Renaissance. Une avant-première à Blois était programmée le 28 janvier.

Pierre-Luc Granjon venu parler du film au cinéma Les Lobis lors de l’avant-premier à Blois le 28 janvier. Photo Estelle Boutheloup

Par Estelle Boutheloup

« Pourquoi ne pas se contenter de peindre ? » interroge, agacé et inquiet, le Pape Léon X en interpellant Léonard de Vinci. Ce dernier est obsédé par la recherche de l’emplacement d’anima, « cette âme humaine qui doit donner le secret de la vie… » et fil conducteur du long métrage Léo. C’est qu’il n’y a pas que ça qui occupe l’artiste florentin, il y a aussi l’observation de la lune, voler comme un oiseau, dessiner d’étranges machines et bientôt la Cité Idéale de Romorantin au centre de laquelle doit impérativement trôner la statue du roi de France ! Il est vrai qu’en pleine Renaissance, l’heure est aux idées nouvelles, à la création d’un monde moderne. 

À la demande de François 1er, Léonard de Vinci quitte Rome pour s’installer en 1516 au Château du Clos Lucé à Amboise, dans le Val de Loire, où il devient  “Premier peintre, ingénieur et architecte” du roi. Et ce sont les quatre dernières années du Florentin qui sont ici explorées à travers ce superbe film d’animation qui a fait salle comble et emballé les familles blésoises dimanche 28 janvier pour l’avant-première du film programmée au cinéma Les Lobis. 

Entre 5000€ et 10 000€ chaque marionnette

Enlevé par une histoire bien rythmée, accrocheuse, profonde et teintée d’humour, Léo est réalisé en volume et en animation 2D. Une évidence pour Jim Capobianco, réalisateur et scénariste du film : « ce créateur était un artisan, un inventeur et un artiste. Il travaillait de ses mains (…). Cette intense activité artistique trouve un écho dans les techniques d’animation traditionnelles basées sur les marionnettes et le dessin. » Sans oublier évidemment le recours aux différentes technologies actuelles : impressions 3D, photographies numériques hautes définition, éclairage LED. 

Porté par les voix d’André Dussolier (Léonard de Vinci), Marion Cotillard (Louise de Savoie), Juliette Armanet (Marguerite de Navarre), Gauthier Battoue (François 1er) et Philippe Allard (le pape), le film a été fabriqué en France dans les studios de Foliascope dans la Drôme : « quatre secondes de film réalisées par jour par animateur, soit 32 secondes pour 8 animateurs », explique Pierre-Luc Granjon marionnettes dans les mains. Des marionnettes, entièrement faites à la main, que les enfants sont venus toucher des yeux après la projection car « le coût de chacune s’élève entre 5 000€ et 10 000€ ! »

Réalisé en stop motion, chaque marionnette a été créée à la main. Chacune coûte entre 5000€ et 10 000€. Photo Estelle Boutheloup

Imaginer une Cité Idéale innovante

Alors que notre génie doit satisfaire aux caprices du jeune François 1er, roi peu mature, surveillé de près par sa mère Louise de Savoie – la réalisation d’une statue à sa gloire et la mise en scène d’une fête spectaculaire qui doit asseoir sa puissance et éblouir les rois des cours européennes – Léonard entame la Cité Idéale de Romorantin. Une cité humaniste et innovante autour de l’eau et des canaux en laquelle seuls lui et Marguerite de Navarre, sœur du roi, croient vraiment. « Conduire le Royaume de France vers le chemin des idées et de la Renaissance » : le pouvoir de l’imagination sur la force et la puissance, voilà ce qui enflamme Léonard qui cherche avant tout à « ouvrir les yeux de François 1er. » Un message universel, qui, espérons-le, en ouvrira d’autres… 

 

À ne pas manquer 

– L’exposition « Voyage dans l’univers du film Léo », en partenariat avec la société KMBO et les studios Foliascope au Château royal d’Amboise, du 8 janvier au 21 avril.

– L’exposition « Les coulisses du film d’animation » en partenariat avec la société KMBO et les studios Foliascope au Clos Lucé du 3 février au 12 mai.

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