Procès des viols de Mazan: 20 ans de réclusion criminelle pour Dominique Pelicot et 41 accusés incarcérés immédiatement
- Nawel THABET
- 19 décembre 2024
- Femme, France
- Gisèle Pelicot, Procès de viols de Mazan, slider, Tribunal d'avignon
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Le verdict dans l’affaire de Gisèle Pelicot, dite des viols de Mazan, a été prononcé ce jeudi 19 décembre 2024 par la cour criminelle du Vaucluse à Avignon, où tous les regards étaient braqués.
Par Nawel Thabet / Medinawplus
Des peines allant de 3 à 20 ans de réclusion ont été prononcées contre Dominique Pelicot et les 50 autres accusés. Sur les 51 condamnés, 41 ont été incarcérés immédiatement, 3 le seront en différé, 6 sont ressortis libres, et un autre est en fuite depuis plusieurs années.
Dominique Pelicot, principal accusé, a été condamné à la peine maximale de 20 ans de réclusion criminelle, assortie d’une période de sûreté des deux tiers. Après plus de trois mois de débats, l’issue de cette affaire hors norme marque un tournant dans le traitement judiciaire des violences sexuelles en France. Le ministère public avait requis des peines allant de 10 à 20 ans de réclusion criminelle contre les accusés.
Des réactions mitigées dans le monde judiciaire
Au palais de justice de Tours, les avocats restent partagés sur l’impact réel que ce procès aura sur la pratique judiciaire future. Une avocate au Barreau de Tours estime que « ce procès ne va rien changer sur la pratique du traitement des dossiers par le parquet ou le tribunal ». En revanche, une autre avocate spécialisée en droit pénal considère que « les réquisitoires sont tout à fait adaptés vu la gravité des faits » et que « ce procès va changer les choses vis-à-vis de la cause des femmes ». Elle souligne également le courage de Gisèle Pelicot d’avoir autorisé la présence du public dans la salle d’audience, estimant que cela « va changer les choses avec la demande du non-huis clos ».
Un procès symbole
Ce procès est largement considéré comme « un procès de courage ». Le secrétaire général d’une fédération syndicale à Tours rappelle que « dans notre pays, il y a 94 000 agressions sexuelles, dans la plupart des cas les victimes connaissent leur agresseur, mais seulement 70% sont classées sans suite ».
Impact sociétal
Bien que les avis divergent sur l’impact concret de ce procès sur les pratiques judiciaires, il est indéniable qu’il aura permis de briser le silence et de mettre en lumière l’importance de la parole des victimes.
Gisèle Pelicot, devenue une véritable icône féministe depuis sa décision de refuser le huis clos, a exprimé sa confiance « en un avenir dans lequel chacun, femme et homme, puisse vivre en harmonie ».
Ce procès hors norme aura sans doute marqué un tournant dans la manière dont la société française aborde les violences sexuelles, qu’il change ou non les pratiques judiciaires à long terme.