
Visite de Sébastien Lecornu en Loir-et-Cher : l’intérêt de l’État réaffirmé pour l’innovation en matière de drones MALE Aarok
- Nawel THABET
- 27 février 2025
- Centre Val de Loire
- Blois -Le Breuil, ministère des armées, Préfecture 41, Sébastien Lecornu, slider
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« Mon objectif n’est pas de rattraper ce retard, ce serait inutile. Il s’agit plutôt de faire un saut générationnel d’ici 2030. » C’est avec cette ambition affichée que le Ministre des Armées, Sébastien Lecornu, s’est rendu chez Turgis & Gaillard, au Breuil, le 27 février 2025. Une visite symbolique, , et qui confirme l’intérêt stratégique de l’État pour cette PME innovante du Loir-et-Cher.
Par Nawel Thabet / Medianawplus
Un peu moins de deux semaines après les débuts du drone Aarok de Turgis & Gaillard sur l’aérodrome de Blois-Le Breuil, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a visité l’entreprise, réaffirmant ainsi l’intérêt de l’État pour la technologie des drones. Lors de sa visite au siège de Turgis & Gaillard jeudi, Lecornu et des membres de l’état-major français ont rencontré les dirigeants de l’entreprise, Fanny Turgis (présidente) et Patrick Gaillard (directeur général), afin d’inspecter le drone et échanger des idées avec l’équipe.
Le ministre a déclaré : « Mon objectif n’est pas de combler ce retard, ce serait inutile. Il s’agit plutôt de faire un saut générationnel d’ici 2030. Je suis le garant que nos armées aient les bonnes solutions au bon moment dans un monde qui se durcit. »
La visite de Sébastien Lecornu a souligné la possibilité de futurs contrats pour l’entreprise, tout en reconnaissant les longs processus de tests et de validation à venir. Le gouvernement a déjà investi dans le projet à hauteur de 300 à 400 000 euros, soit environ 2 % du financement total du projet jusqu’à présent.
« Le Ministère des Armées peut être le client » : un signal fort du ministre
En déplacement sur le tarmac de l’aérodrome du Breuil, le Ministre Lecornu a été clair : « J’ai des besoins pour les armées et ces entreprises ont besoin d’un client, potentiellement le Ministère des Armées peut être le client. » Un message fort, qui laisse entrevoir des perspectives de commandes pour Turgis & Gaillard, même si, pour l’heure, « aucun accord ni aucune commande n’ont été validés ».
Le Ministre a justifié sa visite par la nécessité de « rattraper le retard » pris par la France dans le domaine des drones de combat et d' »avoir les bonnes solutions au bon moment, dans un monde qui se durcit ». Il a également salué la capacité de l’entreprise à « fidéliser » ses équipes et à « prendre des risques » pour développer une technologie de souveraineté nationale.
L’Aarok, un atout stratégique pour la France
Fanny Turgis, directrice de Turgis & Gaillard, a profité de cette visite pour rappeler les atouts de l’Aarok, « premier drone MALE 100% français, ayant plus de 24 heures d’autonomie et capable de transporter jusqu’à 1,5 tonne de matériel, utile à la fois pour la surveillance que pour des frappes. » Elle a également souligné l’importance de l’innovation et de l’expertise duale en maintenance industrielle et aéronautique qui soutiennent le développement de son entreprise.

« Dans nos murs, on est le symbole d’enseignement », a déclaré Fanny Turgis, mettant en avant l’approche collaborative et dynamique de Turgis & Gaillard, qui lui permet de « rester à la pointe de l’innovation et de répondre efficacement aux besoins évolutifs de nos armées ».
Elle a également mis en évidence l’esprit collaboratif et innovant de l’entreprise, qui a alimenté sa croissance exponentielle depuis 2011, la transformant en un acteur clé de l’industrie de la défense avec plus de 400 employés hautement qualifiés et un chiffre d’affaires dépassant les 75 millions d’euros en 2024.
Des défis à relever : réglementation civile et rusticité technologique
Si le Ministre Lecornu a affiché son optimisme, il a également souligné les défis à relever pour que les drones de combat français puissent être pleinement opérationnels. Il a notamment évoqué la nécessité de faire évoluer la « réglementation civile » pour permettre à ces engins de voler en toute sécurité, ainsi que l’importance de développer des technologies « rustiques » et résistantes aux environnements de guerre électronique.
« En Ukraine, on revient de plus en plus au canon César, parce que c’est l’endroit qui est le plus brouillé au monde et dans lequel la guerre électronique fait rage et dans lequel peu d’objets numériques désormais arrivent à fonctionner correctement sur la ligne de front », a-t-il souligné, insistant sur la nécessité de trouver un équilibre entre « rusticité » et « capacités d’autonomisation des drones ».
la visite du Ministre des Armées chez Turgis & Gaillard marque une étape importante dans la stratégie de « saut générationnel » de la France en matière de drones de combat. Si des défis restent à relever, le Loir-et-Cher semble bien positionné pour devenir un acteur clé de cette ambition nationale.